Autor: GKS

Symposium du Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie (CRIDAQ) avec l’appui de l’Association internationale des études québécoises (AIEQ), 24 et 25 mai 2018, Université du Québec à Montréal

Il est va du Québec comme des autres sociétés, il aime à se comparer. Qu’on en juge par la popularité des classements en tous genres. Publics savants ou profanes, décideurs politiques ou économiques, médias d’information ou de variété, tous affectionnent ces mesures qui miroitent la place du Québec dans le monde. Le Québec progresse-t-il ou décline-t-il? Doit-il être heureux ou triste de son sort? Son niveau de vie, de bien-être, de pouvoir d’achat, d’éducation, de santé ou de loisir est-il enviable? Ses villes, ses universités, ses festivals sont-ils appréciés? La polysémie des objets de comparaison évoque la polyphonie des questions posées, mais aussi la cacophonie des interprétations proposées. Car, de ces comparaisons en débat sont dégagées des avenues d’action: des spécialités sont valorisées, des trajectoires sont corrigées; des fonds sont débloqués, des politiques sont implantées. L’enjeu de la comparaison se déplace ainsi vers l’amont et vers l’aval, vers l’intention, l’objet, l’interprétation : comment mesurer – et définir – le cours d’une société? Comment mesurer – et prioriser – la valence d’un indicateur par rapport à un autre? En bref, quel modèle privilégier? De ces comparaisons en débat font jour des débats de sociétés.

En cela, observées sur la moyenne et la longue durée, les comparaisons dessinent le contour de priorités et de préoccupations collectives, de choix et de questions de sociétés, d’horizons de sens. Au siècle des nationalités, le Québec se comparait à l’Irlande, à la Grèce, à la Pologne. Le nationalisme de Bourassa se lovait à l’aune de la guerre des Boers. La décolonisation et le socialisme rapprochaient le Québec de Cuba, de l’Amérique du Sud. La France et l’Amérique ont toujours fait rêver. Aujourd’hui, le Québec est comparé à l’Ontario, aux pays scandinaves, aux pays latins, aux pays catholiques, aux nations sans État, aux sociétés neuves, aux petites nations… Qu’y cherche-t-on? Qu’espère-t-on y trouver? Il en va en quelque sorte de la construction du soi individuel comme du soi collectif: la société se dit en se comparant, se fait en se distinguant.

Les autrui comparatifs du Québec ne sont donc pas choisis au hasard. Ce sont des autrui significatifs (Mead, 1963), avec qui le Québec entre en relation dans l’espoir de mieux se dire, de mieux se faire. S’il s’agit certes de sociétés, il s’agit aussi de personnes, d’époques, d’œuvres : que dire de grands livres, de grands intellectuels, dont l’exemple édifie, dont le jugement est attendu? Alexis de Tocqueville, Lord Durham, Rameau de Saint-Père, André Siegfried, Jacques Maritain ont porté des jugements sur le Canada français. Lamartine, Chateaubriand nous racontaient. Dans les enjeux sur la diversité, le Québec est aujourd’hui une référence – A. Finkielkraut, J. Habermas, F. Fukuyama, R. Hollinger. Modèles ou contremodèles, enquêtes ou quêtes, ce sont des autrui avec qui le Québec entre en dialogue significatif.

Appel à communication en détail: http://bit.ly/2vBz6Xa

Date butoir: 1er octobre 2017

One way of telling the story of feminism is to tell it as a story of protest: protest against, protest for, protest within. In this issue, we invite contributors to reflect on the histories, presents, and futures of protest through a feminist lens.

The current moment is often hailed as „the age of protest,“ one in which the recent women’s marches, originating in the US but soon spreading globally, were seen to be a culmination. Such declarations, however, depend on a very particular notion of what counts as protest, and indeed feminist protest, often reifying the global North as an originary site of feminist protest; or disregarding movements that do not explicitly foreground gender or women as their primary agenda.

We contend that popular „age of protest“ narratives risk obscuring other key moments and sites of long standing protest, particularly when led by racialized or otherwise minoritized populations. The rich histories of centuries of protest by working class and poor women, immigrant women, women of color, and anticolonial, indigenous and transnational feminists still remain understudied. And yet, it is difficult to deny that globally, protest has been revitalized by mass participation on a larger scope than has been seen in the almost two decades since massive protests spawned global networks that came to be known as the alterglobalization movement. Such protests have been diverse in issues and tactics – from the revolutions of the Arab Spring, to the ceaseless protests in Kashmir against Indian occupation, to the anti-rape protests in India, to the #niunamas and anti-femicide movements in Latin America, to the Women’s Marches, BlackLivesMatter movement, Dalit women’s self-respect marches, Idle No More and the protests against the Dakota Access Pipeline in the US and Canada, to name only a select few of a plethora of protests globally that have thrown up key questions for feminism. Beyond the streets, the digital domain has been a lively site of protest and organizing, particularly in zones where the presence of protesting bodies on the streets may be met with deadly violence. We invite our contributors to think broadly and critically about the relationship between feminism and protest as one that emerges from multiple and overlapping locations and communities, on and beyond space of „the streets.“

See the full CfP here.

Deadline for submission of full articles: Sept. 15, 2017.